La vie, la mort, la solitude.
Je suis fou, je suis seul, j'essaie de m'imprégner de cette atmosphère, mais elle est toxique, je risque de mourir, mais qu'importe, je suis seul, qui pourrais comprendre? Je suis fou.
Ma logique n'est pas la votre, je suis seul je n'ai rien à perdre, j'accepte votre poison et respire à plein poumons la douce rédemption, je suis seul car je suis fou, rejeté et isolé, je sombre dans le néant délirant de la folie, je suis seul, cette chaleur douce qui m'englobe, me lie à vous m'entraîne inexorablement vers l'infini néant de la folie, j'ai abandonné mes ailes pour vous retrouver, mais sur moi le piège c'est refermé, j'accepte sans regrets la douleur physique, qu'elle est elle face au supplice de la solitude? Je suis fou. Vous retrouver et abandonner ce que je suis, c'est ce que vous voulez, vous n'acceptez pas ma folie, vous désirez me conformer à vos conventions, vos théorie et votre folie, mais elle n'est pas la mienne, car la douleur hypnotique qui m'assaille n'est rien comparé à la douceur des matins, et la froideur cadavérique n'est rien face aux bourrasques glacées de la solitude, mais pourquoi devenir vous? Je suis moi, et ma folie aussi est valable, mais vous ne l'acceptez pas, car je suis seul, pourquoi vivre si on est seul? Je suffoque, cet air pur emplis de silence glace mon cœur et des larmes brûlantes dessinent le visage de la tristesse sur les traits de ma solitude. J'ai fait mon choix, l'immortalité est un poison, je veux vous rejoindre, mais vous vous méfiez, car je suis fou, quel est le prix pour rompre la solitude? Adopter votre folie, et perdre mes ailes, pour devenir un de vos clones? Mais quel intérêt? N'est-on pas seul quand on est en compagnie de sois même? Ou est-ce parce que je suis fou que je ne puis comprendre? Le poison se répands, et j'oublie l'immensité des cieux, mes yeux nouvellement ouverts, voient d'une autre manière l'intérieur de l'inaccessible, et tandis que je m'écroule, un sourire ironique me monte à la bouche, comme un râle ultime, je suis fou, mes larmes se répandent sur la terre polluée, tout se trouble, je suis conformé, emmuré vivant dans un cadavre en décomposition, je vous regarde, je ne suis plus seul, je ne suis plus fou, je comprends maintenant, mais trop tard, que ma solitude, naïve et dérisoire, était mille fois préférable à l'odeur envahissante de la charogne qui retourne aux vers, je ne suis plus seul, mais à quoi bon? Je ne suis plus personne.