Je m'éveille. 9 mois durant dans le ventre de ma chère mère, morte après ma naissance. Je prends ma première bouffée d'air. J'ai une respiration rauque. Mon père m'a toujours dit qu'il croyait que j'étais le diable à ma naissance.
Je m'appelle Malel, j'ai les iris rouges, mes mains sont immaculés de sang, j'aimerais crier mais je ne peux pas. Je viens de tuer un homme. Le premier que Malel ait tué. Le dizième que "lui" tua. J'ai 16 ans à cette époque. Mon père m'a enrôlé dans sa ligue de tueurs de guerriers à 11 ans, alors que je commençais à peine à m'intéresser à l'art du combat. Mon charisme a fait de moi son bras droit. Pendant toutes nos escapades, je ne faisais que regarder les combats, blottis loin de là. Etant l'une des ligues les plus puissantes du royaume, on ne perdait pas ou peu d'hommes à chaque combat. Je les ai observé pendant 5 ans. Mon père m'avait dit que je commencerais à combattre seulement quand j'en aurais le besoin ou l'envie. Cette fois, c'était un matin. Un groupe de barbares avait trouvé notre base, une cave d'une maison abandonnée. Ces scélérats avaient attaqué par surprise, tout le groupe dormait à part moi. Quand je perçus les bruits de sabre qui se dégainaient au premier étage, j'ai tout de suite prévenu mon père et ses compères dans leur sommeil, en silence pour ne pas attirer les attaquants. Nous étions déjà morts. Ils rentrèrent par dizaines et nous en tuerons 20 dès les premiers jets. Mais je l'avoue, c'était nous qui avions le plus de mal à contrer les épées. Mes frères tombaient les uns après les autres. J'étais au fond de la cave et je regardais ce sabre, accroché au mur. Sur la lame était gravé "Pour mon fils". Il était temps que je prenne cette arme dans mes mains.
Je pris l'étui du sabre et l'attacha à ma taille. J'étais entraîné depuis longtemps, pour moi, cette épée était légère. Les autres n'arrivaient pas à manier cette lame qui ne pouvait s'utiliser qu'à deux mains. Je n'avais pas de protection. J'enleva l'épée dans son étui et me fit une entaille profonde dans le bras gauche. Cela ne me faisait aucune douleur. J'étala ce liquide chaud sur la lame de mon équipement et partit à l'attaque. Je fus parfaitement serein et quand les premiers hommes m'aperçurent, ils se ruèrent sur moi. Quel manque d'agilité ... Le premier me plongea dessus, un saut sur son dos et mon épée se planta entre les deux flancs qu'on appellait omoplates. Je pris plaisir à tuer. Une autre personne m'habitait. Finalement, je lui trancha tout son dos découvert en m'abreuvant de son sang si impur. Le deuxième ne tarda pas à arriver. Je contra son épée d'une force que je n'avais jamais montré. Je ne fit pas que contrer ses coups, cette force lui renvoya aussi son épée contre lui. J'en eus marre et traversa sa gorge avec mon sabre. Le sang giclait pendant qu'il essayait de crier. J'affichais un sourire démoniaque. Mes mains arrachèrent sa tête par les cheveux et je la montra à l'assemblée. Quatre jeunes de mon âge s'enfuyèrent; sûrement leur premier combat. Il en tua sept autres de différentes manières, plus sanglantes les unes que les autres. Il y eut un moment de relâchement où les ennemis s'attaquaient surtout à mes frères. Le vrai Malel revint, pas le tueur. Je vis mon épée et mes mains. J'étais entièrement taché de sang et cela m'horrifiait. Mais je n'eut pas le temps de réaliser ce que j'avais, un guerrier coupa la peau de mon bras en lambeaux. Je serra les dents et me retourna. Je combattis, mais mes coups étaient beaucoup moins puissants. L'autre habitant de mon corps était plus combattant que moi. Après une batterie de tintements d'épée, la mienne lui arracha la sienne de ses mains et je la lui planta dans son coeur. Cet homme me regardait avec pitié et je me rendis compte de ce que j'avais fait. J'avais ôté la vie à un homme. Je regardais au ciel et implora le pardon à notre Dieu. Les larmes coulent lentement au fil de mes joues.
Je m'appelle Malel, j'ai les iris rouges, mes mains sont immaculés de sang, j'aimerais crier mais je ne peux pas. Je viens de tuer un homme. Le premier que Malel ait tué. Le dizième que "lui" tua.
Amen.