1-Réunion
Tout le 1 n'est qu'une préface, indispensable, certes, mais une préface, l'histoire ne débute vraiment à partir du 2.
1.1-Sanon
Sanon est un guerrier, fier et habile au combat, son épée tranche comme à son habitude, sans faille tous ses adversaires, bon généreux et beau, il a tout pour lui, un château magnifique, à l'effigie de sa gloire et du respect qu'il impose, les femmes se l'arrachent, et sa force est réellement herculéenne. Mais aujourd'hui, Sanon a le regard mauvais, pas de plaisanteries légères aux dames qu'il croise, pas de boutades à ses amis, il a été injurié; par un jeune chevalier, tel que le veux la tradition, pour se laver de l'affront qu'il lui a été fait, Sanon défie le jeune impétueux, celui-ci accepte, et propose la joute. Sanon ne peux plus reculer, son honneur a été mis en jeu.
Monté sur son magnifique destrier noir comme la nuit, lance en main, il regarde, à travers son heaume, son adversaire, il ne réfléchis pas, il laisse couler en lui la haine, qu'elle lui donne la force de se venger.
-Es-tu sûr?-
ses doigts palpitent, l'excitation du combat réveille en lui ses plus noirs instinct, il va s'élancer, rage au poing, et transpercera cet impertinent qui vient troubler son monde de fierté.
Transformé par la rage, son sourire se change en rictus, et la tension est palpable.
Son jeune adversaire, quand à lui, semble calme et enjoué, fier de s'être moqué d'un si digne homme.
-S'il le faut-
le signal est donné, Sanon est heureux, il va tuer, son cheval s'élance, preste et souple.
Les deux guerriers se rapprochent, il vise le cœur.
Le jeune est éjecté, il tombe à terre, Sanon souris, il est apaisé.
Il se sent libéré.
Il se remémore l'instant ou leurs lancent se rapprochèrent dangereusement, puis, avec une joie indicible, repasse plusieurs fois l'instant ou sa lance a percuté de plein fouet son adversaire. Et aussi, cette étrange sensation, au moment, ou, la lance de son adversaire, a pénétré son armure, défoncé ses côtes, perforé son poumon gauche, arraché sa vie.
Il ne s'en rend compte qu'a présent, il contemple un instant le sang qui s'écoule du trou béant de sa poitrine, et surpris,tombe à terre.
C'est inconcevable, comment a-t-il pu perdre?
Quelle importance maintenant, tout ça pour rien….
Il sent le néant s'abattre sur lui, ses yeux se figent, dans cette expression de rage et d'incompréhension.
1.2-Sciel
Quelque part loin de la, Sciel cours, perdu dans la forêt; mais il ne cherche pas à retrouver son chemin, il ne cherche qu'a s'enfoncer encore et encore dans les ténèbres apaisantes.
Des larmes coulent sur son visage.
Cette rage qui le consume, et le dégoût de lui même, se matérialisent par cette boule qu'il sent dans sa gorge, si douloureuse, ses larmes brûlantes l'aveuglent, il souffre.
Epuisé, il s'adosse contre un grand chêne, les rayons du soleil filtrent à travers les feuilles, dessinant des motifs sur le sol tapis de feuilles.
Pourquoi?
Qu'a-t-il fait pour mériter ça?
Il ne sais pas. Ou il ne sait plus.
Quelle différence?
Il ne voulait plus jamais revoir sa prétendue famille.
Car il n'arrivait plus à la considérer telle quel.
Il allait se calmer, tout récapituler, et tout rentrerais dans l'ordre, peu à peu, il lui faut juste un peu de temps, seul, au calme.
Tout a commencé quand il s'est réveillé, baignant dans son sang, une douleur obsédante à la tête, on l'aide, il s'évanouit, se réveille, une dame est penchée sur lui, l'air inquiète.
Elle lui demande comment te sens-tu?
Il réponds, mieux, madame, merci bien.
Elle le regarde l'air surpris.
Comment est-ce possible? Comment a-t-il pu oublier le visage de sa mère?
Et de son entourage? Pourquoi lui? Pourquoi est-il désormais son propre fantôme, véritable cadavre vivant, l'ombre de ce qu'il était? Plus seul au milieu de son village natal qu'en plein désert? Etranger à lui même, ce visage qu'il ne reconnais pas.
Son corps se convulse encore une fois, voilà un mois qu'il n'est plus personne.
Que faire? Il ne sait pas.
Il contemple la dague qu'il portait à la ceinture, il ne la reconnais pas, il contemple son visage sur le métal froid, et son nom gravé sur la garde, en fines lettres dorées.
Puis, les larmes coulent à nouveau sur son visage courroucé, il prend une décision.
-Es-tu sûr?-
puisqu'il ne pouvais plus être lui même, mort mentalement, il achèverais le travail, et mourais physiquement.
Il caresse le fil de la dague de l'index, une larme de sang s'écoule.
Il respire à pleins poumons l'air boisé de la forêt, tente de graver cette senteur en lui.
Dirige la lame vers son torse.des larmes s'écoulent, il esquisse un dernier sourire.
-S'il le faut-
il reste ainsi quelques secondes, puis, d'un coup sec, enfonce sa dague dans son cœur.
Le métal froid, la douleur omniprésente, la chaleur, son souffle, sa douleur, sa peur, et sa haine se mélangent, il perd conscience, adossé au chêne, sous les motifs de la lumière du soleil. Et meurt.